A sa façon, le titre du premier film de Claire Doyon ne ment pas : les Lionceaux peut effectivement se voir comme un documentaire animalier. Avec l'adolescence pour jungle dangereuse et les jeunes sauvageons aux instincts impulsifs qui l'habitent en guise de faune.
Deux jeunes filles investissent une île (en bordure du golfe du Lion) de leurs enfantillages : elles se griffent, se maculent le visage de boue, inventent des chorégraphies foldingues, revêtent des soies rouges, jaunes, vertes, bleues. Elles sont les enfants terribles d'un couple d'artistes très à part, dont la mère est incarnée par Dani, clope au bec, et le père, un artiste à la Cocteau qui parle aux statues, Jacno, plus Bowie que jamais.
Folie douce. Un matin, recouvert d'algues et de sel, vient s'échouer sur la rive de leur folie douce un divin cadeau du ciel : un jeune homme, Gustave, aussi spontanément animal qu'elles en ont assez de n'être qu'enfantines. Le bouche-à-bouche dont use l'aînée des deux gamines pour le ranimer scellera leur amour. Il sera le centre exclusif de ses jeux, écartant la plus jeune des deux soeurs. Mise sur la touche, ou plutôt remisée au ponton, celle-ci observera toute la gamme des nouvelles occupations auxquelles les électriques deux petits lions vont s'essayer. Un félin n'apprend pas, il expérimente tour à tour mais reste non apprivoisé.
Non apprivoisé, les Lionceaux l'est tout autant : film ovni, proche du Filme de amor de Júlio Bressane, voisin de Quinzaine, qui peut larguer en rout