La nuit de la première, il n'a pas fermé l'oeil. Trop fébrile. «J'ai renoué avec l'état d'esprit de ma jeunesse, quand j'avais tendance à faire des choses illégales et que j'étais interpellé, dit-il. On est alors obsédé par le désir de revenir en arrière mais on est baisé.» On l'aura compris, Vincent Gallo, haï ou adoré, attend le verdict européen avec anxiété. Condamné qu'il est déjà dans son propre pays qui ne peut accepter The Brown Bunny. A preuve, cette campagne de désinformation menée, vendredi sur la Croisette, par le magazine américain Screen, selon lequel Gallo aurait admis la nullité de son projet. Propos immédiatement démentis, il va de soi, par l'intéressé.
Au moment d'enregistrer le CD «When», vous vous êtes avoué vulnérable. Qu'en est-il lorsque vous tournez ?
C'est pire. Je conserve constamment à l'esprit la liste des obstacles à franchir pour réaliser un film. Or, je tiens à ce que celui-ci soit parfait. Il me faut donc débrancher radicalement de tout ce qui est extérieur. Je ne suis pas quelqu'un qui n'existe que par le travail. J'ai une vie fantastique que je dois mettre entre parenthèses. C'est très perturbant. Je me sens mal. Je perds mes cheveux, mon corps se désagrège, je prends un coup de vieux. Tout ça pourquoi ? Pour être hué à Cannes. Super.
Avez-vous peur de vieillir ?
Je n'ai pas peur de la mort. Ni même du changement physique que l'âge peut m'apporter. Mon visage n'étant pas tant un modèle de beauté que je doive le préserver. J'ai peur de la maladie,