A peine le temps de voir un festival de poitrines (même Chéreau qu'on a cru un instant tout cuir) et la palme était dans le sac. Il n'y avait sans doute pas pléthore de possibilités, vu le niveau saumâtre de la sélection officielle. Incroyable, rien pour les Côtelettes, ni pour les Français en général, rien pour Carandiru et autre Peter Greenaway... Il y a eu un frémissement lorsque, en effet d'annonce, Chéreau, président du jury, expliqua que le palmarès comporterait des entorses au règlement, tandis que Gilles Jacob s'enfonçait dans un sommeil qu'on lui souhaite paradoxal. Ou peut-être bouillonnait-il à l'envers ?
Trois sur vingt. Tout a pesé sur trois films pour vingt montrés, à savoir Uzak, du Turc Nuri Bilge Ceylan (double prix d'interprétation masculine, dont un posthume, + grand prix du jury), les Invasions barbares, du Canadien Denys Arcand (prix d'interprétation féminine + scénario) et surtout Elephant de l'Américain Gus Van Sant (prix de la mise en scène + palme d'or).
Concernant ce dernier, cette doublette est probablement superfétatoire, qui dit palme d'or suppose que tout est parfait, à commencer par la mise en scène. D'un autre côté, c'est une manière de renforcer le choix et d'en politiser l'enjeu dans le marigot du cinéma. Il faut dire que Van Sant, comme il l'a rappelé lui-même, n'était venu qu'une fois à Cannes et hors compétition avec Prête à tout et que son précédent film, Gerry, n'était projeté l'an passé qu'au marché du film. Il tient sa revanche. Rappelo