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Libération
Critique

«Les Côtelettes» sont cuites

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Cannes 2003. Sélection officielle. Un cabotinage aigre et crétin par un Bertrand Blier largué.
publié le 26 mai 2003 à 23h08

A l’heure des soldes et des comptes, alors que la presse dans son ensemble bruisse de la Berezina de cette 56e édition du Festival de Cannes, les Côtelettes de Bertrand Blier sont venues sonner l’hallali, apparaissant au dernier acte, tel un cavalier de l’Apocalypse, réchappé des tinettes du sous-cinéma beauf dont la boîte de Luc Besson (coproducteur avec Hachette), après la nullité xénophobe Fanfan la tulipe, avait, semble-t-il, décidé cette année, auprès des accrédités planétaires révulsés, de promouvoir au forceps les délicats prestiges d’une double et médusante expérience de la bêtise en barre. L’assistance n’avait d’ail leurs même plus l’énergie de huer cet enfilage de mots d’auteur prononcés avec des cliquettements de dentiers par deux «monstres sacrés» parvenus au stade ultime du cabotinage gaga, si bien qu’un étrange râle d’agonie et de protestation a salué le générique de fin.

Apothéose. On doute fort que ce soit rendre service à Bertrand Blier de l’avoir ainsi surexposé en compétition officielle, avec ce qui devrait rester comme son plus mauvais film, Côtelettes déjà avariées lors de leur première cuisson sur les planches. Blier a occupé entre les Valseuses (1974) et Trop belle pour toi (1989) une enviable position de cinéaste à la singularité agressive, champion des scripts et castings qui tuent. En revoyant Tenue de soirée il y a quelques semaines sur Arte, on pouvait se dire que, déjà, l’excessive «audiarisation» et truculence provocatrice des dialogues av