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Libération

Un festival de contestations.

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publié le 26 mai 2003 à 23h08

Cannes 2003 n'aura pas été un fameux millésime. Dès les premiers jours de cette 56e édition, un verdict désabusé mais encore indulgent commençait de flotter : ce serait un «petit festival». Au fil des films, le jugement s'est corsé : l'édition est devenue carrément «très mauvaise», «incohérente», «suspecte». Cela faisait longtemps que le festival n'avait été si brutalement contesté et son président, Gilles Jacob, aussi vertement secoué, canardage en règle dont les balles proviennent autant de France que de la presse internationale, avec Variety en canonnière amirale : ça sent la poudre, voire la fin de règne.

Venise profite du vide

On a reproché à Gilles Jacob les deals qui semblent avoir gouverné la sélection française, notamment le paquet-cadeau imposé par Besson («Si tu me prends les Côtelettes, je te donne Fanfan en ouverture», avec double beigne critique). On lui a ensuite reproché son manque de diplomatie envers Hollywood : son exaspération devant les caprices de l'équipe de Matrix a sans doute été trop visible. Le coup de pied de l'âne est venu de son rival Moritz de Halden, ex-patron du Festival de Berlin, qui pilote désormais celui de Venise, profitant du vide constaté ici pour annoncer le menu appétissant de la 60e Mostra : Altman, Kusturica, Rivette, Bertolucci, Wong Kar-wai, Breillat, Angelopoulos et même Bergman. Enfin, la rumeur de bras de fer entre le président Jacob et son délégué général Thierry Frémaux, sur Tiresia ou The Brown Bunny, imposés par le cadet, ac