Basic («Tuer est basique») est un film en trompe l'oeil, au propre comme au figuré, ce qui cinéphiliquement le valide. D'ailleurs, le script abuse de cette clause de style prestidigitatrice (doubles fonds et jeux ; fausses pistes et faux semblants...).
Pour commencer, le film finit. Entendre que tout y va à rebours, comme dans les numéros de passe-passe : la même main qui vous rend votre ceinture (ouf) vous secoue cependant montre et bretelles. Soit ici : de 6 marines à l'exercice, restent 2 ; où sont passés les autres ?
Cette rhétorique classique de bonneteau (l'Arnaque, Monsieur Arkadin, Volte-Face...) a ses limites. A ce manège distrayant du douteux et du truqué à trois bandes, le plausible, pour ne même pas parler de réalisme, finit par n'avoir plus aucun sens. Tout est donc vanité, mais nous comble. C'est que «Nous aimons être trompés, on nous trompe», ainsi que pontifiait naguère le malade mental Blaise Pascal. A ses «divertissements» mystiques, on peut préférer ceux de John Travolta.
Quand cet astre écliptique entre en scène, du reste, c'est saoul sous la douche, blasphémant le gospel Nobody Knows : «Rien que Jésus», pour un fleuron de l'Eglise de scientologie, on ne fait pas plus malin. Loué soit Travolta.
Tact spectaculaire effaçant aimablement toute concurrence (ici Samuel Jackson en roue libre à béret, ou Connie Nielsen, pathétique vieille garçonnette flic comme dans Traqué), John Travolta croise en apesanteur bullshit dans une sorte d'éther du comédien. Depuis 1996 e