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Libération

«In The Cut» décoince Meg Ryan

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Sur le tournage new-yorkais du polar moite de Jane Campion.
publié le 28 mai 2003 à 23h10

New York envoyée spéciale

Juillet 2002. New York a ses vapeurs : la chaleur vient des tropiques. A Chinatown, le visage des filles luit sous les néons des bazars tandis que les hommes suent comme des phoques. Au coin de Canal et Mulberry Street, blottie dans l'atmosphère conditionnée de son appartement étalé sur un étage entier d'un immeuble du quartier chinois, Jane Campion se met à table, en pyjama. Pendant que sa fille fait crisser ses rollers tout neufs sur les lattes du parquet, son assistante personnelle, Grizz Park, une amie d'université, veille à l'intendance. La jeune fille au pair s'efface discrètement par une porte dérobée.

Rien à perdre. Jane Campion vient de finir une longue journée de tournage, commencée à 5 heures du matin. Malgré la fatigue, la réalisatrice néo-zélandaise semble soulagée, comme si, après les échecs commerciaux et critiques de ses deux derniers films, Holy Smoke en 1999 et Portrait of a Lady en 1996, elle n'avait plus rien à perdre. Elle croit en son nouveau projet, adaptation du best-seller américain de Susanna Moore, In the Cut. L'histoire d'une professeure d'anglais new-yorkaise, la quarantaine un peu fade, unique témoin d'un meurtre sexuel. Au contact des deux policiers chargés de l'enquête, et surtout du plus jeune qui veut la séduire, elle va plonger dans ses fantasmes, jusqu'alors refoulés.

Etendue sur un petit tapis de relaxation, yeux clos, Jane Campion conte la genèse de In the Cut. Voilà quatre ans, Jan Chapman, la productrice de la Le