«Tiens, une mouette !» L'envol de l'oiseau des mers, vecteur de brèves retrouvailles, rappelle à deux adolescents leur enfance commune dans une petite cité portuaire. Le premier, Joon-ho, fils de pêcheur qui s'apprête à suivre des études scientifiques, remet au second, son ami Nam-woo, plus porté vers les lettres, une brillante relique qui les replonge dans leur complicité passée.
Flash-back sur un quotidien tant pluvieux qu'ensoleillé, parfois tempétueux. Nam-woo potache pédale sur le chemin de l'école. Lors de longues balades à vélo au bord de la mer, les deux gamins batifolent autour d'un phare désaffecté qu'ils squattent et transforment en lieu féerique. Du fait du rayonnement d'une simple bille, une sylphide translucide entraîne Nam-woo nouveau Nemo par-delà des nuées moutonnantes, vers de mystérieux ailleurs.
Mari, la nymphette diaphane, obsède désormais l'ado, apparaissant par intermittences dans cet album d'images en couleurs tantôt de facture très réaliste (le village de pêcheurs), tantôt plus onirique (nimbée de vapeurs aux couleurs azuréennes), parfois panaché de faune et de flore aquatique, mais toujours «ordinographique». Le tout, traité en deux et trois dimensions, s'accompagne d'une mélodie chantée miaulée même par le chat Yo empreinte de nostalgie.
Mari Iyagi, premier amour (imaginaire et numérisé) d'un ado, a séduit les jurés du Festival international du film d'animation d'Annecy 2002 qui lui ont accordé le premier prix dans sa catégorie (1). C'est auss