Assis autour d'une table à Libération, le quatuor d'Un homme, un vrai cherche ses marques. Pas facile de parler d'un film à quatre voix. Les frères Larrieu, Arnaud (37 ans) et Jean-Marie (38 ans), se groupent en bout de table, réflexe naturel, celui des «frères Ramos» comme ils se désignent dans le film où ils font une apparition en «meilleurs grimpeurs des Pyrénées» dévalant la pente en courant. Hélène Fillières (31 ans) s'est placée au centre pour parler de Marilyne, la femme dont la volonté et les errances constituent Un homme, un vrai. Et Mathieu Amalric (38 ans) a essayé toutes les places, lui qui fait tous les rôles (cinéaste, amant, papa poule, guide de montagne). Un homme, un vrai est une «comédie d'actions», et on décide de partir des verbes qui les matérialisent.
Chanter
Mathieu Amalric. Il s'agissait de faire quelque chose qu'on ne sait pas faire, pour se mettre en danger. Ce qui allait bien avec le personnage de Boris, qui ne sait pas ce qu'il fait.
Jean-Marie Larrieu. On l'a fait chanter, quoi, et ça a servi au financement du film...
M.A. Commencer le film par une scène de chant était très délicat : l'épreuve initiatique. Après, tout devenait plus facile.
J.-M. L. Chanter, c'est une déclaration d'amour : c'est le plus intime et le plus sincère qui doit sortir.
M. A. Comme une parade amoureuse. Chanter c'est l'aubade de Boris, et c'est aussi ce qui le rapproche des coqs de bruyère dont la parade nuptiale le fascine.
Arnaud Larrieu. Chanter, ce fut aussi la rencontre ave