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Libération

Cahin-caha émergea «Kaena»

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Présenté à Annecy, le premier film d'animation français en images de synthèse a mis six ans à se concrétiser.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

Elle a changé de nom pour plaire aux anglophones, troquant Gaina (qui évoque gynecology en anglais) contre Kaena, défrisé ses cheveux et éclairci sa peau pour séduire les Japonais (peu sensibles au charme des dreadlocks), s'est pliée au happy end pour satisfaire les Américains. Après lui avoir fait les yeux doux, certains coproducteurs se sont fait la malle et son producteur en faillite la laisse sur le carreau, mais la capricieuse créature à la poitrine rebondie et au string minuscule est tenace. Kaena, la prophétie figure aujourd'hui en sélection officielle du festival d'Annecy 2003 qui s'achève le 7 juin.

Péripéties. Porté par son auteur, Chris Delaporte, et une équipe de «juniors» acharnés, sauvé in extremis des eaux, le premier film d'animation français en images de synthèse finit par sortir sur les écrans après plus de six ans de péripéties. «Il y a en France une espèce de dénigrement du cinéma d'animation, souvent cantonné aux enfants, estime Chris Delaporte, qui a coréalisé le film avec Pascal Pinon. Kaena n'est pas formaté comme un Disney, ce n'est pas une comédie, il s'adresse aux ados et aux jeunes adultes, une génération à la culture hétéroclite qui a grandi avec la japanim, les comics américains, les BD franco-belges, les blockbusters et les jeux vidéos.»

Ancien grapheur converti à la 3 D, fortement marqué par Akira, Delaporte rêve très tôt d'un film d'animation fantastique. Mais à l'époque, le seul secteur où il peut laisser libre cours à son imagination est le j