Milton Keynes envoyée spéciale
Pas d'affiches, pas d'horaires, pas de pop-corn, pas de guichets, pas d'ouvreuses, pas de lumière, pas de publicité : voici le cinéma selon Stelios Haji-Ioannou, grec, entrepreneur à succès installé à Londres et décidé à révolutionner l'exploitation des films en Europe.
Voici un an, le fameux groupe Easy, déjà à l'origine de la compagnie aérienne Easyjet, des cafés Easyinternet et de la location de Mercedes à 5 euros la journée, annonce son intention d'entrer sur le marché de l'exploitation de salles de cinéma. Toujours selon le même principe de management : le moins d'employés possible, un prix minimum fixé par la loi de l'offre et de la demande, et l'Internet comme unique point de contact entre le client et le fournisseur de services. L'équation commerciale est simple : plus on réserve à l'avance moins cela coûte.
Moquette râpée. Après un an de recherches, Easy annonce avoir trouvé son cinéma idéal, le premier multiplexe construit en Grande-Bretagne, en 1985, géré par la chaîne UCI. Ce complexe de dix salles à la moquette râpée perd de l'argent et n'arrive plus à concurrencer l'autre multiplexe du coin, flambant neuf. Easy rachète le bail pour cinq ans.
Il faut le voir pour le croire. Lundi 26 mai : jour férié en Angleterre, idéal pour aller au cinéma à Milton Keynes, banlieue lointaine de Londres, aux faux airs de ville nouvelle, avec ses grandes avenues à l'américaine et ses centres commerciaux. Au milieu de l'un d'entre eux se dresse The Point