Witzin (Mecklembourg-Poméranie) envoyée spéciale
Katrin Sass éclate de rire: «Qu'une femme, passé 40 ans, ex-alcoolique, revienne à l'écran, et qu'en plus ce film dépasse les 5,5 millions d'entrées, c'est forcément un miracle.» L'héroïne de Good Bye Lenin ! n'en revient pas: retirée dans une ferme qui servait de camp de vacances pour les enfants, à une soixantaine de kilomètres de Schwerin, elle incarne à 46 ans le retour en grâce des acteurs est-allemands, et plus généralement une forme de renouveau du cinéma germanique. Car les films allemands reviennent en force, non au Festival de Cannes, qui les a superbement ignorés, mais dans nombre de manifestations européennes où ils raflent les prix.
Sang neuf. Récemment, ce furent le Désir de Iain Dilthey à Locarno, Bungalow d'Ulrich Köhler à Thessalonique et Angers, Voyage scolaire de Henner Wincler à Belfort, sans parler du très beau Contrôle d'identité de Christian Petzold. Le cinéma allemand renaît par afflux de sang neuf (les jeunes cinéastes de Berlin ou de Hambourg, Libération du 22 janvier) et par métissage culturel (les apports de l'immigration turque ou kurde, Libération du 8 janvier). Mais aussi par cet ironique retour de l'histoire allemande récente : comment les ex-Allemands de l'Est reviennent à la mode dans les films. Le succès de Good Bye Lenin ! est édifiant: il pulvérise les records d'entrées en Allemagne après avoir remporté l'Ange de la meilleure production européenne à la Berlinale en février. Le film de Wolfgan