En juillet 2000, les immenses studios Warner Bros. à Burbank (Californie), intègrent une mini-structure tout juste quelques bureaux dévouée aux «films à petit budget» (à l'échelle hollywoodienne : moins de 30 millions de dollars), ce qu'on appelle là-bas des «specialty-films», ces oeuvres dont la seule justification, pour une grosse major, est d'«aspirer des Oscars», ce que les nababs nomment aussi une «classics division». Cette société, dirigée par Steven Soderbergh et George Clooney, s'appelle Section Eight.
«Plus de risques». Le premier, cinéaste à qui on ne refuse plus grand-chose à Hollywood, a déjà produit Pleasantville de Gary Ross, En route vers Manhattan de Greg Mottola, Suture de Scott McGehee et David Siegel, ou Naqoyqatsi du prophète visionnaire Godfrey Reggio. Clooney, lui, fait partie des quelques acteurs sur lesquels un projet peut se monter et a également tâté de la production : Point limite, le téléfilm de Stephen Frears, ou les Rois du désert de David O. Russell. La rencontre s'est faite sur Hors d'atteinte, en 1998, lorsque Soderbergh et Clooney ont travaillé ensemble pour la première fois. Puis tout s'est concrétisé avec Ocean's Eleven, Soderbergh appréciant la manière dont Warner Bros., et plus particulièrement son patron, Scott Greenstein, a soutenu et promu son opus cocaïné, Traffic, sur la route des Oscars. «Warner Bros. est, historiquement, la société qui a permis à Kubrick de faire ce qu'il voulait, précise aujourd'hui Clooney. Peut-être y a-t-il