Finalement, ce n'est pas si mal. On s'attend tellement au pire, vu l'affiche (Nicholson, roublard obèse hémiplégique; et le Pee Wee Fernandel qui monte déjà sur le retour), qu'on se laisse prendre au jeu par réaction.
Self Control, titre français traduit d'Anger Management («gestion de la colère»), est une comédie à la Woody Allen apparentable au duo de grimaces Mafia Blues. Le truc du script est le même: un psy (à l'américaine, c'est-à-dire rien) duettise avec un caractère antinomique, la cure servant de fil.
Le reste tient aux recettes du vaudeville d'Arnaque à la Basic ou Treize Reines, saupoudré d'humour juif, de Mary à tout prix pour la loufoquerie graveleuse (ici le collègue Andrew qui l'a énorme) et de Smoke pour la bohème brique apparente.
Tout le Village est là. Ce qui donne une affiche chic sympa. Woody Harrelson fait un travelo nazi, John Turturro un caïd à la redresse, Luis Guzman idem, McEnroe un tennisman irascible, Rudy Giuliani un maire de New York, etc.
A la tête de cette fine équipe cadrée et cabotinant à plaisir, Nicholson en béret «montparno» sur tifs électrisés fait la pluie et le beau temps. Horripilant a priori, tels De Niro ou Depardieu, il embobine à l'oeuvre.
De l'autre côté du Coucou qui le fit, c'est lui le shrink, psychiatro-sophro-philo-psycholo-thérapeute de groupe de l'imagerie primale US. Fou bien sûr, on imagine avec quelle complaisance méphistophélique vu les états de service de Nicholson, ce redoutable Dr Buddy prend en charge le cas du complex