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Libération
Critique

«Tomas Katz» sans queue ni tête

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publié le 11 juin 2003 à 23h20

Dans la famille des excentriques du cinéma anglais, je voudrais le numéro 2... Après Gallivant d'Andrew Kötting, sorti en janvier, ED distribution propose les Neuf Vies de Tomas Katz, une farce d'anticipation de Ben Hopkins, tournée à Londres et dans ses environs. L'entreprise n'est pas tout à fait inintéressante : faire découvrir un pan du cinéma anglais masqué par le volet social, réaliste, politique qui domine la production actuelle, en l'occurrence cet humour décapant et ce burlesque du non-sens qui font le charme et les délires d'émissions et de comiques de la télé british. Entreprise aussi téméraire que risquée : puisqu'on les voit tranquillement entre amis sur le petit écran, pourquoi aller se taper ce genre de potacheries dans la salle du coin ?

Si Gallivant relevait ce défi, les Neuf Vies de Tomas Katz a du mal à tenir le coup : le n'importe quoi-n'importe comment y est omniprésent. Une bouche d'égout s'ouvre dans un coin du Grand Londres ; d'un noir et blanc de crépuscule surgit un homme pâle et étrange. Il va prendre possession de personnages, de leur identité, de leurs sentiments et en faire oeuvre subversive, évoluant dans un Londres fantomatique tel une figure de la fin du monde, un Juste du Jugement dernier. Face à lui, seul le chef de la police, aveugle, médium, mystique, sorte de raélien aussi fou que l'autre, peut faire quelque chose.

Cette lutte de délires concurrents, Ben Hopkins en tire un film sans queue ni tête, ponctué de moments de bravoure série Z et