Maria Riva est la fille de Marlène Dietrich. Sa fille, son assistante, son regard, son témoin, sa biographe. Elle a 80 ans, quatre fils, de nombreux petits-enfants. Elle fut actrice, star de la télévision. Entretien téléphonique, en anglais et en français, de Paris à Los Angeles, en présence de son fils Peter Riva.
Quelle importance avaient les costumes pour Marlène Dietrich ?
Dès ses premiers rôles, Marlène Dietrich concevait ses personnages grâce aux vêtements. Elle savait que son impact était visuel avant tout. Ce qui va de soi lorsqu'il s'agit de films muets, mais, par la suite, elle a continué d'envisager son jeu d'abord à travers les costumes. Elle pouvait ignorer le nom du personnage, n'avoir qu'une idée vague de l'intrigue, ce qu'elle portait était en revanche toujours précisément défini. Elle apprenait, ou même lisait, au dernier moment les dialogues qu'elle jugeait souvent stupides , alors qu'elle avait imaginé et créé, depuis longtemps, son apparence. C'est elle qui a eu l'idée des plumes noires recourbées dans l'incroyable robe de Shanghai Express de Joseph von Sternberg. Lorsqu'un habit lui plaisait, elle l'adoptait définitivement. Je ne l'ai jamais vue acheter des vêtements pour le quotidien. Ses habits, son style se retrouvaient à l'écran, et réciproquement. Il faut dire que la vie quotidienne n'existait pas pour Marlène. Etre une star, un petit bout d'éternité dans une personne humaine, lui prenait tout son temps. Elle brillait, par définition. Elle voulait