Il est peu connu que, dans les années 30, Marlène Dietrich, boycottant son Allemagne natale pour cause de nazisme mais nourrissant une forte nostalgie, loua chaque été une maison à portée de vue, près de Salzbourg en Autriche, et ce jusqu'à l'Anschluss de 1938. Ce qui est encore moins connu, c'est que la ravissante commanda quelques tenues dans le goût tyrolien pour s'adonner, dans sa «ferme», à une sorte de remake de Marie-Antoinette au hameau de la reine. Mais le vrai scoop, c'est qu'une nuit la belle des champs accoucha une vache en usant, pour faciliter la délivrance, d'une lotion faciale lubrifiante de chez Elisabeth Arden. Inventant du coup l'accouchement hot couture.
Moche? L'exposition Marlène Dietrich du musée Galliera (Paris XVIe) a eu la bonne idée de nous apprendre cette anecdote essentielle. Mais également, tout aussi stupéfiant, que la plus belle femme du monde se trouvait moche. En tout cas, juge impitoyable de ce qu'elle considérait comme des défauts : gros nez, seins petits et tombants, pas de hanches.
Dès qu'elle est une star (circa 1929 à Berlin), Marlène travaille dans ses choix vestimentaires à rectifier ces imperfections. Taille haute pour étoffer les hanches, épaules élargies (la reine du padding) pour créer un effet de buste en V, ancêtre du Wonder-bra intégré jusque dans ses maillots de bains pour mettre du monde au balcon, et maquillage sorcier qui, par balance des valeurs claires et sombres, affine le nez. Quasiment jusqu'à sa mort en 1992, Marlène