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Libération

Truffaut superstar au Japon.

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Déjà culte, le héraut de la nouvelle vague convertit aussi les jeunes.
publié le 18 juin 2003 à 23h26

Tokyo de notre correspondant

Dans le quartier de Shibuya, le concept de la salle unique garde tout son charme. Tandis que Matrix Reloaded, sorti en réseau dans tous les multiplexes de l'Archipel, pulvérise le box-office nippon, le Festival François Truffaut, en cours depuis deux mois au cinéma Eurospace (107 places), à deux pas des game centers et karaokés, fait un tabac. «Au début, raconte le critique Koichi Yamada, ex-ami et confident du cinéaste, cela a commencé doucement. Puis, sans renfort de publicité, le bouche à oreille a fonctionné. Et depuis des semaines, le festival fait salle comble.»

Des Quatre Cents Coups au Dernier Métro, quatorze films sont présentés à Eurospace. Chaque titre attire son lot de cinéphiles francophiles et intellectuels experts en nouvelle vague. Mais, phénomène plus nouveau, les séances drainent ados et étudiants. Le «cycle Doinel» qui met en scène l'enfant terrible du cinéaste attire une majorité de jeunes femmes séduites par Jean-Pierre Léaud et ses menus larcins. Elevé aux films de Luc Besson (on parle au Japon de la «génération Besson») et ayant adoré récemment Vidocq ou le Pacte des loups, un nouveau public, très captif, (re)découvre ainsi le cinéma d'auteur français, séduit par les films de la nouvelle vague loués au vidéoclub du quartier.

Aux petits soins. D'après la Fox, qui distribuera en septembre au Japon un coffret de DVD «spécial Truffaut», les thèmes récurrents de ses films ­ le manque d'affection et de communication, la famille bris