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Le «J.-C. B.», par Jean-Christophe BOUVET

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par Jean-Christophe Bouvet est écrivain, cinéaste, acteur chez Téchiné, Pialat, Guiguet, Vecchiali, et Biette (le Théâtre des matières, Loin de Manhattan, le Complexe de Toulon, Saltimbank).
publié le 25 juin 2003 à 23h32

Entre Biette et Bouvet, aucune vision globale, pas de travail de synthèse, juste le parler J.-C. B., raconter des historiettes abracadabrantes, des anecdotes tarabiscotées, des jeux de langue avec des mots tordus dans tous les sens, des jeux de mots à deux balles, mais quand même très lacaniens. Jouir en jouant aux mots, avec tout ce qui sort de la bouche, tout ce qui entre dans la bouche, une méchante oralité. Investir, non. Invertir masculin et féminin ou remplacer un mot par son contraire. Géant-fenêtre-comment = nain-porte-quoi.

Quand Bouvet a 14 ans, il a toujours été élevé par sa mère, il prend conscience qu'elle a été pour lui à la fois une père et un mère, il l'appelle alors Papan, contraction de papa-maman.

Un «suivez-moi-jeune-homme» pour homme c'est quoi ? Question pour une championne, question pour une shampouineuse.

«­ On peut demander à La Rousse ?

­ Non. Ça, c'est une question pour le petit Robert

­ Ça lui fait quel âge maintenant au petit Robert ?»

Pas de direction d'acteur ni d'actrice de Biette à Bouvet, ou alors à mon insu, on est les damoiseaux de Rochefort, on pense la même chose au même moment.

Faire le tri, je disais à J.-C. B., aujourd'hui être bi c'est dépassé il faut être tri, trilingue, tricities, tricultures, tricheur, trisexuel, tribal, triplex, trique-madame... et pourquoi pas Jean-Claude Triette.

Parler le J.-C. B., c'est raconter avec des petites blagues frivoles et futiles, jouer aux mots, tout dans l'oralité, débiter à la légère, trois heures