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Libération
Interview

«Un dandysme démuni»

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Serge Bozon et Axelle Ropert détaillent leur film, tourné en 17 jours.
publié le 25 juin 2003 à 23h32

Serge Bozon et sa scénariste Axelle Ropert habitent un appartement du XIIIe arrondissement parisien où les fenêtres donnent sur un court de tennis en terre battue. D'ici, c'est Roland-Garros en permanence. Ou Monte-Carlo. Echange d'idées, en double mixte.

Faux jeunes et faux vieux. «Les premiers mods étaient de jeunes prolétaires anglais. Ici, ce sont des étudiants attardés, français, petits-bourgeois. Ça déplace la notion de film de campus, avec des vrais jeunes, des vrais cours... Là, le lieu tient plus de la pension que du collège, voire de l'asile de fous : les mods y sont de faux jeunes, mais la gouvernante et l'économe sont de faux vieux. Comme nous ne voulions pas que ce soit un film revival mods, nostalgique et scolaire, ça tombait juste : on ne peut rien dater, tout est assez insituable, sur un mode indirect.

«Le titre n'est pas ironique. Il n'y avait pas de titre arrêté au tournage, et lentement on s'est habitués à celui-là que nous utilisions comme mot de passe. Avec l'habitude, le mot a fini par perdre son sens historique, ça devenait quelque chose de très opaque, un acronyme mystérieux.

«J'ai voulu que tous les personnages soient ridicules, burlesques, aient une drôlerie et une gravité qui se mettent en valeur mutuellement. Non pas pour que l'on se moque d'eux mais pour qu'ils aient quelque chose dans leurs poses qui soit à la fois exagéré et touchant. C'est lié à la culture rock, même si le film la prend de biais : maintenir un mélange d'arrogance et de désarroi.

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