Le 4 juin, soixante salles en régions et en banlieue parisienne, à la viabilité parfois délicate (moins de 35 000 entrées annuelles), ont reçu chacune une copie du cycle Fellini : Il Bidone, Fellini Roma, Satyricon. Dans le paquet cadeau, outre ces copies neuves, un livret d'accompagnement destiné aux spectateurs de ces «salles de proximité», parfois des billets pris en charge pour des intervenants, spécialistes de Fellini, qui présenteront les films, et un faire-part d'anniversaire. Car demain, 26 juin, ce sont les vingt ans de l'Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC), l'organisme du ministère de la Culture qui aide à la diffusion du cinéma sur le territoire français, et a concocté cette sélection Fellini pour tous.
Volontarisme. L'ADRC est née en 1983, quand la priorité était à la sauvegarde des salles de cinéma, alors menacées de devenir parkings, supermarchés, fonds de commerce ou salles communes notamment dans les zones les moins bien desservies : rurales, banlieusardes, de villes petites ou moyennes. Maintenir le spectacle collectif des images concurrencé par la télé dans les 400 salles les plus menacées de France, telle fut la tâche de l'agence née du volontarisme de la politique de Jack Lang.
En vingt ans, l'ADRC a mis en circulation 33 000 copies de 1 600 films, la plupart classés «art et essai», aux deux tiers français, un quart européens, 10 % asiatiques ou sud-américains et 2 % américains. Un millier d'interventions dans les salles (rénovation