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Libération
Critique

A la Criée, bonne pêche au docu.

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Parfois chamboulée par les intermittents, une sélection marseillaise éclectique et sensible.
publié le 2 juillet 2003 à 23h38

Marseille envoyée spéciale

Le théâtre de la Criée n'a jamais si bien porté son nom. Dans la «piscine» du théâtre du vieux port, les bruyantes AG d'intermittents se succèdent, bouleversent parfois les projections, martèlent la fragilité du statut de l'artiste ou de l'artisan culturel. Dans les salles, les films du Festival international du documentaire (qui se clôt aujourd'hui) apostrophent cette fièvre française de leur réalité du bout du monde. Par exemple, on verrait bien les Screaming Men, chorale finlandaise d'hommes hurleurs filmée radicalement par Mika Ronkainen, clamer à tout-va le texte de l'accord réformant le statut des intermittents. Autre écho parmi la sélection soigneusement réfléchie de Jean-Pierre Rehm, Ribatz, Ribatz ou le grain du temps de Marie-Hélène Rebois témoigne de l'alchimie qui relie un auteur, ses interprètes, ses techniciens : des danseurs recherchent dans leur corps, vingt-cinq ans après, la mémoire de la célèbre chorégraphie de Dominique Bagouet. Les seules autres traces étant les images prises par le photographe de plateau et quelques morceaux de musique.

Moscou in vivo. Et il y a surtout, égrené en plusieurs dizaines de films d'aujourd'hui et d'hier, une multitude d'approches singulières, des hommes, des sujets et des formes. Sans le savoir, tout comme Victor Kossakovski (pour Tische !), le Belge Hans Van den Broeck a posé dans la même année 2000 sa caméra à l'affût des faits et gestes de la rue de Moscou. Son Our Circumscribed Days est un assemb