Menu
Libération
Critique

Dans les grandes largeurs

Article réservé aux abonnés
publié le 6 août 2003 à 0h32

Fort du succès rencontré l'année dernière par la projection en 70 mm de la version restaurée de Playtime, l'Arlequin récidive en programmant six chefs-d'oeuvre dans leur format 70 mm d'origine. Ce format très particulier de pellicule aura eu parfois la préférence de productions hors normes : l'ampleur pharaonique de son format et la qualité exceptionnelle de son image destinaient le 70 mm aux budgets onéreux et aux inventions formelles inédites. L'Arlequin, en s'équipant d'un projecteur approprié, peut aujourd'hui rendre honneur à ces films «grand spectacle» et «bigger than life» qui explosent les cadres de référence du cinéma 35 mm et décrédibilisent la télévision qui ne peut les montrer qu'en format tronqué.

Playtime (1967) de Jacques Tati, ouvre ce festival. C'est l'occasion de profiter de la restauration «de détective» menée par l'équipe des Films de mon oncle, dirigée par Jérôme Deschamps et Macha Makaïeff. Vertigo (1958) d'Alfred Hitchcock permet d'admirer des qualités visuelles et chromatiques poussées à leur paroxysme et d'apprécier en son stéréo six pistes la superbe bande originale de Bernard Herrmann. Suit 2001, l'Odyssée de l'espace (1968) de Stanley Kubrick, dont la version impie en 35 mm aurait été inimaginable pour le réalisateur, qui se déplaçait à chacune des premières pour vérifier que son image s'ajustait correctement à l'écran en question. Lawrence d'Arabie (1962) de David Lean, dont la durée entre enfin en correspondance avec le gigantisme retrouvé de ses