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Libération
UN ETE 2003. Ciné Villes

«La ville est devenue un immense plateau de tournage». Marc Recha à Barcelone.

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Pour le réalisateur, le quartier de Gracia est plus catalan que Barcelone tout entier.
publié le 12 août 2003 à 0h35

Ce samedi de fin juin à Barcelone, la canicule et une concentration internationale de Harley-Davidson se disputent la vedette. Des milliers de «gros cubes», des Road King Classic avec leurs pneus à larges flancs blancs et leurs roues à rayons, des Heritage Softail à sacoche de cuir, des Night Train à fourches inclinées et des VRC, taureaux gris argenté impressionnants, sont venus d'Angleterre, de France, de Hollande, de Hongrie, d'Italie, du Portugal, d'Ukraine, avec des types pas moins massifs qui les chevauchent. En croisant ces montures au volant de son break Peugeot, Marc Recha ne peut s'empêcher de sourire. «Je n'ai mon permis moto et mon permis de conduire des voitures que depuis le tournage de Pau et son frère.» Depuis l'an 2000 donc. Il avait 30 ans.

Saveur d'antan. Les monstres métalliques ne se baladent que dans le centre-ville, sur le passage de Gracia, la place de Catalogne, les Ramblas, dans les rues avoisinantes et autour du port. Des lieux trop touristiques que de toute façon Recha essaie de fuir. A Gracia, pas trace de Harley. Ni de touriste. Juste la chaleur, le magnifique marché de la plaça de la Llibertat qui vient de fermer et des rues presque vides. Il est deux heures, le moment du déjeuner. «Gracia est un des derniers coins de Barcelone, avec certaines rues de Barceloneta et du Poble Nou, qui a conservé de sa saveur d'antan. Malgré la spéculation foncière forcenée qui dénature toute la ville, qui a transformé par exemple le Barrio Chino,