C'est la troisième fois en une heure que Paul Vecchiali essaie de résumer l'histoire du film qu'il prépare. Sans s'énerver. «C'est dur à raconter, dit-il, mais soyez certains que tout s'éclairera quand vous le verrez sur l'écran.» Encore faut-il que le film sorte.
Première étape, fin août : avoir l'agrément d'investissement du Centre national du cinéma (CNC), pour que le producteur (Jacques Leglou qui, en 1997, a racheté tous les films de Vecchiali) puisse toucher le fonds de soutien, une dîme prise sur le ticket des spectateurs qui permet à ce même producteur de réinvestir dans un prochain film. Deuxième étape : trouver des gens qui acceptent de faire le film en totale participation. A ce sujet, Vecchiali n'a pas l'air inquiet. Il a ses amis. Il sait qu'il peut compter sur eux : Pierre Sénélas, le réalisateur adjoint, déjà présent sur Wonderboy, Rico, premier assistant de Zone franche, et Roland Vincent, l'éternel allié qui «depuis l'Etrangleur il y a trente ans, écrit les musiques de mes films comme s'il était dans ma tête». Sans parler des comédiens, toujours au rendez-vous. Car une fois lancée, la machine vecchialienne est impossible à stopper.
Après s'être vu refuser l'Avance sur recettes du CNC pour un film écrit pour Danielle Darrieux (la Marquise est à Bicêtre), Vecchiali change de cap. Finie l'idole qui absorbe en lui l'enfant, le cinéaste et l'amant. Il rebondit, invente un projet gigogne, noué et complexe, rédigé en à peine un mois. Dans la foulée, il demande à sa b