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Libération
UN ETE 2003. Ciné Villes

«La ville a un aspect ultime village gaulois». Bertrand Bonello à Montréal.

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C'est dans la métropole québécoise, sa ville d'adoption, que le réalisateur de «Quelque chose d'organique» est devenu cinéaste.
publié le 13 août 2003 à 0h36

«Montréal est une ville d'adoption. J'y suis arrivé un jour, à 25 ans, puis je m'y suis installé. C'est un peu plus qu'un mi-temps, j'ai un second appartement à Paris. Quand je suis venu pour la première fois, c'était pour le travail, à la fin de l'année 1989. J'étais musicien avant d'être cinéaste, pianiste, organiste, et je jouais alors avec Carole Laure, égérie québécoise. Je suis resté un trimestre à Montréal, deux mois de répétition, un mois de représentation. Je suis ensuite revenu régulièrement, pour un nouvel album de Carole, puis en vacances, à deux reprises, et enfin pour un nouveau contrat de pianiste. Mais c'est au moment où j'ai commencé à filmer la ville, lors d'un premier court-métrage, que je me suis vraiment installé à Montréal. C'était au début des années 90 : j'ai demandé et rempli les papiers de résident canadien. Ensuite, j'ai tourné deux autres courts et mon premier long-métrage à Montréal, Quelque chose d'organique. C'est dans cette ville que je suis devenu cinéaste, c'est par Montréal que j'ai fait du cinéma mon métier, même si ce fut parfois difficile.

Ville à vivre. Il y a une histoire que se racontent les Montréalais : «Quelle est la différence entre un paquebot et un Français ?» Réponse : «Quand les deux arrivent à Montréal, le paquebot repart et le Français reste.» C'est vrai que nous, Français, avons une attirance très particulière pour cette ville. Montréal n'est pas vraiment une ville à voir ­ elle est finalement assez commune.