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Libération

Locarno, haut les corps

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De belles surprises dans les sélections parallèles du festival.
publié le 13 août 2003 à 0h36

Il n'y a plus de mode d'emploi. Concernant nos vies, nous le savions depuis longtemps. Pour ce qui est des festivals de cinéma, qui sont tout sauf la vraie vie, il faudra aussi s'y faire : on peut se bâtir une idée du cinéma comme il va, sans pour autant suivre le parcours fléché des sélectionneurs. Et Locarno 2003, cinquante-sixième du nom, vaut pour parangon de ce nouveau modus vivendi où, pour survivre, le festivalier doit chiner en trempant les yeux dans les couloirs anonymes des innombrables sélections parallèles. Faisons les comptes : au mitan du festival (qui se clôturera samedi soir), on peut affirmer avoir vu chaque jour un ou deux films passionnants, et, paradoxalement, quasiment aucun d'entre eux n'appartenait à la sélection officielle. Un comble ? Tout au plus une habitude, prise à Locarno, comme à Venise, ou à Cannes.

Affinités électives. Du coup, tout devient permis. On se prend à rêver d'un jeu de piste inédit où les journalistes décideraient, sans même prévenir l'intéressé, de se fier au goût et à la curiosité d'un cinéaste, d'aller voir ce qu'il voit, pariant sur ses affinités électives. Ainsi, on ne fut pas surpris d'apercevoir Jean-Paul Civeyrac à la projection des deux courts-métrages d'Arnold Pasquier, tant il était limpide, à la seule lecture de leurs titres que ces deux cinéastes devaient avoir quelque chose à se dire, ou du moins à se montrer. De fait, l'appel amoureux constant et passionné qu'on entend, comme une chanson, tout au long du magnifique To