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Libération

L'abus de Japon est dangereux pour la santé

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«Lost in Translation», second film très attendu de Sofia Coppola, en avant-première.
publié le 27 août 2003 à 0h43

«Je me suis juste dit que ce serait amusant d'amener Bill au Japon.» C'est une description assez adéquate de Lost in Translation, nouveau film très attendu de Sofia Coppola, après Virgin Suicides, qu'elle a présenté à l'American Cinematheque en avant-première, trois semaines avant sa sortie officielle ici, le 12 septembre. Le film est une toute petite chose très simple, et une belle occasion d'avoir le grand Bill Murray dans toute sa splendeur avachie ­ son meilleur film depuis Un jour sans fin, en 1993. Et peut-être une lucarne qui expliquerait la carrière trouée et passablement désolante de ce trésor national. Il y a deux ans, Terry Zwigoff, qui venait de faire Ghost World avec, entre autres, Scarlett Johansson, se retrouvait soudain sans vedette pour son nouveau film, Bad Santa, alors qu'il avait bâti son casting autour de l'ancien comique de Saturday Night Live. Selon son agent, Murray avait «simplement disparu».

Impromtu. C'est donc intrigant de retrouver Murray et Scarlett dans cette sorte de huis clos sartrien comique. Bob Harris, la vedette de télé que Murray est censé jouer, se trouve au Japon pour faire une pub pour le whisky Santori. L'acteur ne buvait pas du thé glacé sur le tournage. «L'un des avantages de tourner à l'étranger», dira Murray d'un air pensif un peu plus tard dans la soirée. Car il était présent, barbu cette fois, mais ressemblant, comme dans le film, à un lit pas fait depuis quinze jours ­ apparition impromptue qui prolongeait en q