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Libération

Vieilles querelles

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publié le 27 août 2003 à 0h43

Aldo Tassone est un magnifique spécimen de cette cinéphilie critique européenne, polyglotte, spirituelle et cultivée, dont l'apogée, à la fin du XXe siècle, coïncida bizarrement avec le déclin du cinéma qui l'avait nourrie. Italien de Florence, critique et historien spécialiste du cinéma français, il nous connaît mieux que personne et se trouve fort bien placé pour nous faire voir l'histoire du cinéma d'ici sous des angles hors de notre atteinte.

C'est pourquoi le livre qu'il fait paraître en cette rentrée, et que l'on peut juger suspect, reste utile, même si son titre est trompeur : Que reste-t-il de la nouvelle vague ? (Stock). A cette question, le lecteur n'aura aucune réponse sûre, ni Tassone ni les cinéastes interviewés ne parvenant à en faire, ou à en entamer, le tour. Ce qu'il reste de la nouvelle vague n'est d'ailleurs pas le vrai problème de ce livre. Ce serait plutôt : comment en finir avec le mythe de la NV, sinon avec sa vérité ?

C'est la première surprise de ce recueil, d'abord paru en Italie à l'occasion d'une rétrospective : cette perspective offensive fixée en préalable, faire un grand ménage dans ce bazar à fausses valeurs hanté d'idolâtres sectaires que serait le temple de la NV. On est surpris parce que Tassone sait pertinemment que cette guerre-là est finie, que l'histoire est passée et que cette agitation ressemble à un chevaleresque engagement tactique... au milieu d'un champ de cadavres. Mais on ne l'est plus lorsqu'on devine, après quelques pages, le vr