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Libération
Critique

Caricatures bien servies

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«Bienvenue au gîte», sauvé du lourdingue par un casting décalé.
publié le 3 septembre 2003 à 0h49

C'est un peu comme la carte postale oubliée dans un sac et que l'on poste fissa en arrivant gare de Lyon, après trois semaines de collapsus champêtre sous les treilles d'un gîte rural loué en Ardèche. Il y a encore dessus le vert argenté des oliviers et au dos, le cachet de la poste parisienne qui fait foi...

Stressés. C'est dans cet entre-deux existentiel de la rentrée que Bienvenue au gîte a choisi de cueillir le public. Le thème n'est pas particulièrement original qui accompagne un couple de Parisiens stressés, Caroline et Bertrand (Marina Foïs et Philippe Harel), décidés à s'installer dans le Midi. Pour reprendre la direction d'un gîte jusque-là tenu par une ex-soixante-huitarde en poncho, son lama en laisse.

Pas vraiment le style de Caroline, la trentaine inoxydable, ex-executive woman dans une entreprise de fûts. Marina Foïs prête son visage à cette blonde emmerdeuse. Depuis Filles perdues cheveux gras, l'actrice des Robins des Bois est l'héroïne idéale de l'humour fringant de Claude Duty. C'est par ce choix soigné d'acteurs décalés que le film échappe à la comédie lourdingue : Annie Gregorio qui fait l'Angélique, une épatante hôtesse de gîte ; Bulle Ogier, en mairesse évaporée du village de Frassinouse ; Julie Depardieu, en actrice pornographique recyclée dans la foire artisanale.

Tout bio. Par les dialogues aussi, tout frais tout bio, de Jean-Philippe Barrau, qui articulent le film de plaisirs légers. Au passage, on retiendra le d'actualité, «c'est dur pour tout le mond