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Libération

De vrais potaches

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Le réalisateur et ses acteurs racontent la liberté d'un tournage en numérique.
publié le 3 septembre 2003 à 0h49

Pour la présentation à la presse des téléfilms de la série Masculin-Féminin en février, Mathieu Amalric avait tenu à préciser : «Attention, la commande d'Arte, c'est une fiction autour des rapports hommes-femmes, et en DV.» Une façon d'exprimer ses difficultés à travailler en vidéo numérique pour la Chose publique, présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes avant sa diffusion télé (1). Les avantages de la mini-caméra digitale DV sont connus : «une souplesse désinhibante», dixit Anne Alvaro, «la possibilité de tourner sans se soucier du coût de la pellicule», selon Jean-Quentin Chatelain, acteurs du film. Mais Amalric, très réservé sur la légèreté de l'outil («Le Stade de Wimbledon a été filmé en 35 mm, et on était deux fois moins») n'en voyait que les inconvénients : «Une image sans carnation à laquelle je n'arrive pas à croire. Il fallait pourtant que j'arrive à tomber amoureux de la vidéo.»

Lapon. Les premiers problèmes se sont posés à l'écriture du scénario : «J'ai eu un mal de chien à inventer une histoire racontée directement en vidéo, et je ne voulais pas reprendre la grammaire du cinéma pour un film en DV. C'est pour cela que j'ai imaginé un dispositif plus qu'un scénario, une mise en abyme plus qu'une mise en scène.» La Chose publique est donc l'histoire d'un cinéaste (Jean-Quentin Chatelain) qui tourne... un film sur le thème «masculin-féminin» dans le monde politique pour Arte, avec Michèle Laroque et Bernard Menez, alors que sa femme (Anne Alvaro) le quitte