On ne vous fera pas le coup du «grand film malade». La Chose publique recèle bien trop d'humour pour s'arrêter à son humeur laquelle est effectivement amère. Drôle de chose sauvée (du naufrage ? du suicide ? du chagrin ?) par ses choses drôles (une imitation du Che par Bernard Menez et un ballon qui pète à la gueule qui nous fit rouler par terre). Juste vous prévenir que ce film est fait à l'encontre du précédent. Le Stade de Wimbledon était un film d'amour (et de cinéma), celui-ci est le journal (télévisé) d'une soustraction (un homme moins une femme).
Diffus. Pour mieux saisir cet objet volontairement diffus, peut-être faudra-t-il remonter jusqu'aux Baisers de secours, un film de Philippe Garrel (1989). Garrel y confiait à son père, le comédien Maurice Garrel, son impossibilité à créer alors que sa femme le quittait. Garrel père lui conseillait de «tout mettre dans son film», ce à quoi Garrel fils répondait, horrifié quoique convaincu : «Un film, c'est pas une poubelle.» Entre-temps, les cinéastes se sont mis à faire des fims pour la télévision, objet de décoration d'intérieur dont tout un chacun s'est souvent surpris à jurer, mi horrifié-mi fasciné, qu'elle était vraiment «une poubelle». Ce bref historique pour dire que, pour Amalric, aujourd'hui tout est permis : la Chose publique est d'abord une commande de et pour la télévision.
Au départ, une enquête sur la parité en politique (nous som mes en 2001-2002) taillée maligne pour entrer dans le petit 36 de la collection d'