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Bollywood ripoline Jane Austen

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Dans les studios londoniens d'Ealing, Gurinder Chadha tourne une adaptation débridée et musicale d'«Orgueil et préjugés».
publié le 17 septembre 2003 à 1h02

Londres correspondance

Studios d'Ealing, dans la banlieue ouest de Londres. Un nom magique pour les inconditionnels de comédies britanniques. C'est là qu'Alec Guinness a tourné, entre 1949 et 1955, les joyaux du cinéma britannique Noblesse oblige (de Robert Hamer) ou l'Homme au complet blanc et les Tueurs (d'Alexander MacKendrick). Aujourd'hui, ce qui reste des studios de Michael Balcon, quelques pavillons et entrepôts en brique ripolinés, abrite les bureaux de la dernière excentricité anglaise : Bride and Prejudice, the Bollywood Musical. Autrement dit, le roman de Jane Austen Orgueil et préjugés à la sauce bollywoodienne.

Ambition. Derrière la caméra, Gurinder Chadha, réalisatrice britannique née au Kenya de parents originaires du Pendjab, devenue l'une des porte-parole de la communauté indienne de Grande-Bretagne. Après un premier film remarqué, Bhaji on the Beach, en 1993, elle part pour Los Angeles où elle bataille pour réaliser ses projets. Son film américain, What's Cooking, en 2000, la met sur les rails, avant le succès commercial planétaire de Joue-la comme Beckham l'an dernier. «Personne ne voulait financer le film, se rappelle, depuis la cantine d'Ealing, Deepak Nayar, producteur de Gurinder Chadha, mais aussi de Wim Wenders et David Lynch. «Le succès de Joue-la comme Beckham dans le monde, et notamment en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Inde, nous a permis d'être vraiment ambitieux pour Bride and Prejudice.»

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