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Libération

C'était bien, Saint-Sébastien

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Entre la rétro Sturges et un bijou coréen, une 51e édition à surprises.
publié le 1er octobre 2003 à 1h12

Saint-Sébastien envoyé spécial

Il n'a pas fallu longtemps pour que les petits incidents de ce 51e Festival international de cinéma de Saint-Sébastien soient oubliés. Ainsi en fut-il de la grève des employés du Maria-Christina, le palace des vedettes, contre leur patron, le groupe multinational Westin. Les invités de l'année (1) ont beau avoir été régulièrement réveillés par des concerts de casseroles et de musique basque organisés par des grévistes, ce conflit a vite été rayé des gazettes. Et pourtant il dure toujours.

Boîte de sardines. Plus insistante fut la polémique engendrée par la Pelote basque, le documentaire de Julio Medem sur les racines de la crise au Pays basque. El Mundo, quotidien madrilène de droite, l'a accusé de n'être que l'illustration de la politique du lehendakari (président de la région d'Euskadi) Ibarretxe, c'est-à-dire un plaidoyer pour l'indépendance. El Pais, quotidien madrilène de gauche, lui a reproché de mettre sur le même plan les victimes de l'ETA et les prisonniers issus de cette même organisation... Le film pâtit surtout de son parti pris formel. Soixante-dix témoins convoqués ­ des écrivains, des sociologues, des hommes politiques, des veuves de victimes du terrorisme, des femmes de détenus ­ viennent dire quelques mots sur la situation. Cette mosaïque de points de vue exclut certes le Parti populaire (le parti d'Aznar au pouvoir) et l'ETA, qui ont refusé de participer au projet, mais ce n'est pas le plus important. Le plus gênant, c'est qu'il