György Pàlfi a soigneusement choisi son titre, Hic. Hic, non pas comme hic et nunc (ici et maintenant)... Quoique. Ni même comme hic jacet (ci-gît)... Encore que. Non, Hic c'est le hoquet, ce son irrépressible, organique, qui rythme le film. Qu'il a choisi comme métronome de sa partition hongroise, pure interjection spasmodique. Le fait divers policier dont s'est inspiré le scénario est le prétexte à une symphonie fantastique sur le monde villageois. Que le jeune réalisateur (29 ans) absorbe d'emblée à ses propres faims cinématographiques. Et György Pàlfi a un formidable appétit de cinéma. Son premier long métrage est le festin d'un ogre.
Il était donc une fois un petit village ordinaire de la campagne hongroise, avec ses chats indolents, ses cigognes contemplatives, ses cochons couillus, ses hommes assommés d'alcool et de travail, ses couturières qui passent et repassent le tissu dans la machine... Sous la roche, pourtant, le serpent veille, le muguet éclôt sans attendre le 1er mai, la taupe se jette sur le ver de terre. Sous l'eau de l'étang, la grenouille est dévorée par le poisson. Sous la machine à coudre, l'aiguille perce violemment le tissu. Et la terre entière tremble, qui renverse les pots de lait sur les étagères. La vie et la mort, les hommes et les bêtes, rôdent côte à côte dans le village, sur et sous la terre.
György Pàlfi raconte qu'il s'est inspiré d'une histoire réelle. En 1920, une communauté de jeunes femmes aurait cyniquement décidé d'épouser de vieux propr