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Libération

Le documentaire, terre nourricière de sa fiction

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Amos Gitai a commencé par le réel et alterne toujours les deux registres. Axe commun : la mémoire.
publié le 1er octobre 2003 à 1h12

Le documentaire reste la part secrète de la filmographie d'Amos Gitai. Part secrète et pourtant fondamentale, ne serait-ce que d'un point de vue quantitatif : 48 films sur les 63 qu'a tourné le cinéaste israélien. Part secrète et pourtant pionnière : lorsqu'il tourne sa première fiction en 1985 (Esther), Gitai a déjà une bonne vingtaine de documentaires derrière lui. Part secrète et pourtant terre nourricière (voir ses films sur le traumatisme de la guerre du Kippour) et complément indispensable de ses fictions. Dans ses entretiens avec Serge Toubiana, Gitai explique que, «dans une fiction, la trace des événements réels est nécessairement symbolique pour ne pas écraser les personnages ou le récit». D'où l'alternance avec les documentaires «pour canaliser ce désir que l'image puisse dialoguer avec la réalité du moment».

Rock, racisme... La rétrospective du Centre Pompidou permet de mieux apprécier la diversité vertigineuse de cette oeuvre documentaire. Amos Gitai a filmé sur tous supports (du super-8 au numérique) et tous formats (des courts métrages d'apprentissage des années 70 au film-fleuve Donnons une chance à la paix en 1993). S'il a privilégié la dimension cinéma-vérité, il a également tenté des expérimentations formelles à ses débuts (les quasi abstraits Black is White et Vagues) et réalisé deux captations de ses propres spectacles un rien grandiloquents (Métamorphose d'une mélodie, pièce montée en Sicile sur des textes de Flavius Josèphe en 1992, et la Guerre des fils