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Libération
Critique

Revenus du travail

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Sur ceux qui refusent le salariat, Pierre Carles drôle et percutant.
publié le 8 octobre 2003 à 1h18
(mis à jour le 8 octobre 2003 à 1h18)

Les films de Pierre Carles connaissent désormais un succès en salles tout à faire remarquable, avec une moyenne de 100 000 entrées pour des films tels que la Sociologie est un sport de combat (sur Pierre Bourdieu) ou Enfin pris ? (sur Daniel Schneidermann). Comme Michael Moore (Bowling for Columbine), Pierre Carles pratique un genre de documentaire impur mêlant à la fois l'enquête et la satire, la déconstruction des valeurs majoritaires et le micro-trottoir insolent dans l'esprit du Vrai Journal de Karl Zéro. Déjà, dans Enfin pris ?, l'enquête à charge contre le désormais ex-chroniqueur télé du Monde se transformait en psychanalyse loufoque de Carles lui-même, cuisiné sur sa monomanie médiatique.

Le nouveau, Attention danger travail, coréalisé avec les documentaristes Christophe Coello et Stéphane Goxe, met bout à bout des images de différentes provenances (interviews, pub d'entreprise, clip...) sur un même sujet : la dictature idéologique du travail comme seul et unique mode d'épanouissement social. Donnant la parole à une dizaine de chômeurs ayant décidé de ne plus travailler, le film est un éloge du temps libre et de l'accomplissement de soi en dehors des geôles salariales. Ainsi qu'une attaque en règle contre la secte patronale du Medef et son gourou, l'amusant baron Ernest-Antoine Seillière.

Branli-branlo. Partant du constat que, pour le bon fonctionnement de la société, le chômeur est forcément un individu déprimé, souffrant d'être un assisté et de ne po