Sous-titré la Légende de Seabiscuit, Pur sang est un mélo de bon rapport qualité-prix : on peut y pleurnicher trois fois, et en emporter pour goûter. Le héros moral de la fable est le «tocard». Qu'est-ce que tocard ? C'est le raté, tout le monde sans exception, messies ou ministres menteurs compris. En athlétisme, le tocard est un outsider à la noix ; et en matière de turf, le mauvais cheval, canasson caractériel irrécupérable.
Celui du jour, «cassé, paresseux et gourmand», Seabiscuit, casse box, train, pronostics et jockeys en attendant les genoux. Au chevet de ce zèbre de manège, évidemment anthropomorphique, se constitue une confrérie de bras cassés et coeurs brisés, chômeurs, hobos, canards boiteux humains sur fond de «grande dépression» de 36.
Dans ce film de la deuxième chance («On ne sacrifie pas une vie entière pour un bobo»), il n'y a, en toute logique morale et esthétique, pas de premier rôle : tous les protagonistes sont par essence des seconds choix. Une bonne clause de style : le puritanisme adore les Jean Valjean.
Jeff Bridges, qui a tendance à gober les mouches, avec un léger problème salivaire, est opérationnel en parvenu john-waynien endommagé. Chris Cooper, autre gueule cassée westernienne, repéré dans The Patriot, fait un éminemment mutique Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux (dont il fut aussi).
Même le godelureau de service, Tobey Maguire, ne truste pas le haut de l'affiche. Sorte de mini-Jude Law, cet ange déchu montant le bourrin dératé en casaqu