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Libération
Critique

Un peu raide, ce panorama d'outre-Rhin

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A l'Arlequin, à Paris, le cinéma allemand actuel n'est qu'austère.
publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Difficile de trouver sélection d'une noirceur plus totale que ce Huitième Festival du cinéma allemand qui démarre aujourd'hui au cinéma l'Arlequin. Entre les films historiques qui abordent l'extermination des juifs, les geôles de la Stasi, le rapatriement des soldats allemands du front russe, et les contes modernes qui nous plongent dans une société où les enfants, les vieux, les amoureux n'ont pas leur place, l'heure n'est vraiment pas à la franche rigolade. Est-ce vraiment le reflet du cinéma allemand actuel ? C'est une autre affaire.

L'Arlequin aurait pu tout aussi bien programmer Monsieur Lehmann, le dernier film de Leander Haussmann, qui démythifie avec beaucoup de drôlerie le côté anar des habitants de Kreuzberg, plus occupés à faire les bars qu'à refaire le monde. Mais c'est bien connu, les Allemands ne savent pas rire. Et même si Goodbye Lenin ! a prouvé le contraire, on ne va tout de même pas, à cause d'une malheureuse comète, tordre le cou aux clichés. Enfin, soyons juste, un film amusant s'est tout de même glissé dans cette sélection : la Classe volante de Tomy Wigand ­ qui est cependant considéré comme un film... pour enfants.Ê

Côté film historique, on a vraiment du très lourd. Après Rosa Luxemburg, Margarethe von Trotta poursuit sa passion pour les femmes héroïques dans Rosenstrasse, où des épouses allemandes sauvent leurs maris juifs d'un départ pour les camps de concentration. Romantique et bien joué, mais historiquement approximatif (Libération du 8 octobre). P