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Libération

«Bad Boys 2»

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par BAYON
publié le 22 octobre 2003 à 1h30

«Effectivement, je t'ai tiré dans les fesses, mais ta rondelle est intacte.» La formule, relevée, dans la bouche de Will Smith penché sur le postérieur de son collègue, est une réplique indicative des ambitions du film à l'affiche. Le coup de pétard, si l'on peut dire, salvateur puisque ayant percuté au final le frontal d'un tueur néonazi fliquicide, est parti en plein sabbat KKK d'ouverture de Bad Boys 2. On a un peu oublié le 1, comme les 572 précédents du genre «Pipo et Chocolat flics de choc».

Dans le rôle de «la rondelle», Martin Lawrence, sorte de Funès afro-américain ronchon de service (de police), n'est pas très bien «profilé». L'autre reconduit en roue libre le type du Black frimeur. La singularité première du passe-temps qui s'ensuit est sa distribution ethnique : au lieu du domino rituel à variantes sexuelles (blanc-blanc, blanc-noir, jaune-noir, etc.), voilà du noir-noir ­ et noire (la Mata Hari FBI d'appoint) et noirs (les méchants de l'affaire, vrais repoussoirs asociaux, sont des brutes rastas camées). Wasp réduits à la portion comparses, le tout, ciblé grand public blanc, passe des ténèbres inférieures des Halles (Orient-Express) au premier niveau Cité Ciné, sur double salle ­ autant dire un fait de société.

En promo du jour, la boutique propose aussi : du lancer de cadavres éclatés (rosâtres, des deux sexes, soulignés fétides), du dépècement vif de mafieux popov pourri (avant tassage en fût), de la néo-baie des Cochons objectif Guantanamo (parti fun effarant t