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Libération

Gogues et gags

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«Tais-toi!», avec Jean Reno et Gérard Depardieu.
publié le 22 octobre 2003 à 1h30

Véritable poids lourd du box-office, Francis Veber a fait ses gammes comme scénariste et dialoguiste, signant plusieurs succès commerciaux des années 70, tels le Grand blond avec une chaussure noire, le Magnifique, Peur sur la ville ou le Téléphone rose. Lorsqu'il décide de tenir lui-même la caméra, il accentue la touche comique et touche le gros lot, avec une traversée prospère des années 80, autour de Gérard Depardieu et Pierre Richard, alignés dans le triptyque la Chèvre ­ les Compères ­ les Fugitifs.

Encore bien portant avec le Dîner de cons et le Placard, Veber présente aujourd'hui Tais-toi !, qu'on se voit contraint de requalifier en une autre sommation adressée au candidat spectateur : «Sauve-toi !»

Le principe consiste à autoparodier le tandem Depardieu-Richard, mais ici le premier abandonne son poste à Jean Reno pour endosser les traits de caractère du second (à défaut du physique, encore que les bouclettes de Gégé puissent fonctionner de manière subliminale). Soit, au final, la milliardième histoire de deux personnages antagonistes qui, le temps d'une cavale, se retrouvent unis pour le rire et pour le pire.

Car question poilade, on est servi, Veber ­ jamais autant à sec questions idées ­ se résignant à sortir l'artillerie lourde des fins de banquet : à un codétenu à qui il demande s'il est en train de manger, Depardieu s'entend répondre : «Non, j'suis en train d'chier.» Plus tard, le même Depardieu rassure Jean Reno d'un «avec moi, il ne t'arrivera jamais rien», pile