«On vit sur les lauriers de notre passé cinématographique, mais il y a bien longtemps qu'ils sont fanés.» Pour ce cinéphile égyptien, le 27e Festival international du film du Caire dresse un triste constat : l'Egypte n'est plus, et de loin, le fer de lance du septième art arabe. Une semaine avant l'ouverture du festival, les organisateurs cherchaient encore désespérément au moins un film égyptien à présenter en compétition officielle. Sélectionné in extremis, Un amour de jeunes filles, de Khaled el-Haggar, s'est de plus retrouvé au centre d'une cabale menée par de nombreux cinéastes et critiques égyptiens qui reprochent au réalisateur d'avoir prôné la normalisation avec Israël dans son précédent film, Une barrière nous sépare, contant les amours contrariées d'un Egyptien et d'une juive à Londres. Une bassesse qui ne fait que ternir davantage l'image d'un cinéma égyptien bien pâle à côté de la riche sélection «nouveau cinéma arabe», présentée hors compétition (Cerf-Volant de la Libanaise Randa Shahhal, primé à Venise, Intervention divine, d'Elia Suleiman, ou les films marocains Mille mois, de Faouzi Bensaïdi, Et après, de Mohamed Ismaïl). Muselé par les normes saoudiennes et par la peur de la censure, le cinéma égyptien, incapable de se remettre en question, a du mal à se renouveler. Côté compétition, le jury, présidé par Jean-Claude Brialy, a récompensé de la Pyramide d'or le Grec Nikos Grammatikos et son film le Roi. Le trophée d'argent a échu au réalisateur palestinien Han
Dans la même rubrique