La plaie des slasher movies (littéralement, les «films d'entailleurs»), ce sont les teenagers, ces caricatures d'ados pop-corn/McDo incarnés par des acteurs aussi crédibles dans la peau d'un jeune puceau que Madonna dans celui d'une actrice de composition.
En projet depuis une bonne décennie, cette alléchante compile confrontant deux des croque-mitaines emblématiques des années 80, Jason de Vendredi 13 (138 zigouillages au compteur) et Freddy des Griffes de la nuit (38 équarrissages à main armée), était sur le papier suffisamment riche pour ne pas avoir à s'appesantir sur les problèmes de peau et de poils de collégiens attardés. Ronny Yu, sympathique faiseur hongkongais, réalisateur pour l'Oncle Sam d'une hystérique Fiancée de Chucky, l'une des rares séries B vraiment déviantes des années 90, semblait l'homme de la situation. Le synopsis avait même un certain potentiel : Freddy, le psychokiller onirique et cabotin, va chercher Jason en enfer pour qu'il réapprenne aux enfants d'Elm Street le sens du mot cauchemar.
Mais comme souvent dès qu'il y a un peu d'argent en jeu, le film semble avoir peur de lui-même. S'il reste trop souvent sur les rails convenus d'un genre volontiers réactionnaire où l'on meurt pour une bouffée (de pétard hier, de clope aujourd'hui), une gorgée (d'alcool) ou un coup (hors mariage), Freddy contre Jason se permet quelques entorses justifiant que les amateurs éclairés (et seulement ceux-là) se précipitent vers le premier multiplexe venu.
La scène du «bouch