Un ragoût séditieux local (puerco pilbil) mêle divers escrocs frontaliers. C'est la foire à la panouille. Déguisé en Willy DeVille plus junkie que nature sous ses Vuarnet-spaghetti, Johnny Depp peine un peu à être vraiment grotesque en martyr pistolero petit bras, mais y parvient à son sixième sombrero. Banderas, rêve perdu de Blueberry, préfère poser au toréador mariachi, cliquetant des éperons à la moumoute huileuse, en passant par la guitare-mitraillette. Willem Defoe, qui fut Jésus, en est à sa descente de croix sur l'air de l'Homme invisible contre Sartana : Lee Van Cleef chez Mme Arthur.
Montant comme un chant de gloire de ce tas de tortillas à dorures, Mickey Rourke pelote un chihuahua en disant textuellement, de sa voix de terminactors studio : «Je voudrais me tirer de là.» A qui le dit-il . Le cas Desperados, qui l'est, n'est même pas un navet, c'est un cactus.
Ailleurs au Massachusetts, bretelle lâche à l'épaule pour taper sa dessalée clope au bec, porcelaine un rien plâtrée (Charlot et Mabel aux courses ?), revoilà Nicole Kidman. Causant à un corbeau en Sigourney Adjani pour faire folle, elle s'essaie au lascif en montrant ses fesses, mais son nez Thriller picote ailleurs.
Anthony Hopkins compense à point l'irritation. Compact, prenant, culotté comme un marin, son personnage fait rondement l'affaire, quitte à plisser un peu volontiers sa moue à pattes d'oie. Bourré de Viagra, il bourre Kidman devant nous, ce qui ravigote son vieil os, à s'en foutre de mourir c'est