Woody Allen tient évidemment une place de choix dans cette exposition sur les Juifs dans l'industrie américaine du divertissement, comme dans le superbe livre-catalogue qui l'accompagne. C'est ainsi que, page 145, sur une photo des années 50, on peut voir le futur réalisateur d'Annie Hall travailler pour une célèbre émission de télévision de Sid Caesar. Pendant qu'il semble réfléchir à un gag, la tête baissée, Mel Brooks, qui fait partie de l'équipe, gesticule debout sur un bureau. Allen figure sur d'autres pages ; quand, à propos de l'importance de la radio, Hoberman et Shandler évoquent son film Radio Days, ou encore pour illustrer ce que fut le maccarthysme : une image du Prête-nom de Martin Ritt où Woody joue le rôle d'un caissier qui signe les scénarios d'écrivains «black-listés». Le cinéaste juif le plus célèbre de New York et du monde n'est pourtant qu'un des nombreux personnages de cette saga.
«Nickelodeons». L'histoire commence au début du XXe siècle dans le Lower East Side de Manhattan, quartier prolétaire. Dans les théâtres, les cafés et dans des blanchisseries réaffectées, surgissent soudain les nickelodeons (la séance y coûtait 1 nickel, 5 cents). Ce sont les premières «salles» du cinéma où, les soirs et les week-ends, se rassemblent les travailleurs immigrés, les pauvres en général. Les Eglises fustigent ces lieux de perdition favorisant une promiscuité entre hommes et femmes, montrant des spectacles peu édifiants. La société du spectacle a trouvé ses premiers c