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Libération

«Matrix Revolutions», l'invitation-sommation

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publié le 29 octobre 2003 à 1h36

C'est l'invitation à la projection de presse (unique) de Matrix Revolutions, lundi prochain sur les Champs-Elysées. Précisons que pour obtenir ce carton, il a fallu préalablement s'inscrire sur une liste en faisant la requête. Nous l'avons donc : une feuille format A4 légèrement cartonnée et pliée en deux. Tout en haut, il est écrit dans la fameuse typo Matrix : «Ce qui a commencé doit finir», axiome difficilement contestable et qui d'ailleurs existait déjà dans nos cultures sous des formes proverbiales et populaires : «Toutes les bonnes choses ont une fin», «Les plus courtes sont les meilleures», etc. En bas, il est stipulé que ce carton est «valable pour une personne uniquement». Puis, en lettres capitales et d'un corps supérieur, qu'il est «à présenter impérativement à l'entrée». Au milieu, une réduction d'affiche présentant la silhouette de Keanu Reeves est barrée de la mention «Invitation presse».

Lorsqu'on l'ouvre, on trouve, sur deux pages, plus de texte qu'aucune fiche de projection n'en a jamais contenu. Une littérature sécuritaire où s'affolent comme des toupies toutes les paranoïas du temps. D'abord l'intimidation. En haut à gauche, il est écrit en blanc dans une cartouche noire qu'«en raison de l'application d'un plan anti-piratage, cette projection sera sous surveillance» (les mots «antipiratage» et «surveillance» sont eux-mêmes écrits en gras). Suit un logo grotesque présentant une barre d'interdiction sur un pirate façon Caraïbes avec bandeau sur l'oeil et bon