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Libération
Critique

Mosjoukine et Cooper, paire d'as à Pordenone

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Pleins feux sur l'acteur russe et le cinéaste-producteur américain.
publié le 29 octobre 2003 à 1h36

Sacile-Pordenone envoyé spécial

Les journées du cinéma muet de Sacile-Pordenone, entre Bologne et Venise, sont un rendez-vous recherché par les amoureux du cinéma muet, les historiens et les cinémathécaires. Cette année, la vingt-deuxième édition (du 11 au 18 octobre), dirigée par David Robinson, collectionneur et biographe de Chaplin, a continué à faire l'inventaire de l'oeuvre de David Wark Griffith. Nous en sommes à 1913 et quelques très beaux courts métrages, les premiers longs (Judith of Betulia) ; l'année prochaine, les choses très sérieuses vont commencer : 1914 et Naissance d'une nation.

Russe exilé. Mais la vedette de l'année était presque française et très russe à la fois : l'acteur et réalisateur Ivan Mosjoukine. A Sacile furent projetés les films qu'il tourna en Russie sous la direction de Goncharov, Chardynine, et surtout de Yakov Protazanov, notamment une très belle Dame de pique inspirée en 1916 par la nouvelle de Pouchkine. Exilé en France avec son producteur, Ermolieff, il tourna énormément et intégra la bande de Russes blancs qui, dans les années 20, fit de la maison Albatros une société de production en vogue, l'un des fleurons du cinéma français. Devant Michel Strogoff (1926), réalisé par Tourjanski, la Maison du mystère, un serial produit entre 1921 et 1923, ou Casanova (1927), film à grand spectacle, dirigés par Alexandre Volkoff, les festivaliers ont pu comprendre la chance des spectateurs de l'époque face à ces films créatifs et populaires.

Michel Strogo