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Libération
Critique

Sauve qui peut Peshawar

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publié le 29 octobre 2003 à 1h36

La cote de Michael Winterbottom en France n'a jamais été très élevée. Les films de cet Anglais de 42 ans se succèdent avec un accueil critique plutôt tiède, et il n'a remporté aucun fort succès public de ce côté-ci de la Manche. On n'arrive même plus à se souvenir si son Redemption (2000) d'après Thomas Hardy est sorti en France ; quant à son film sur la new wave à Manchester dans les années 80, 24 Hour Party People, s'il est culte au Japon par exemple, il a connu chez nous une courte carrière en salles. Il faut avouer que Winterbottom est difficilement reconnaissable: on ne voit toujours pas après huit ans d'activité cinéma et une dizaine de longs métrages à bord de sa structure de production, Revolution Film, créée en 1994, quelle tête il peut avoir, et il est bien difficile de décrire son style ou sa manière tant il se fait fort de changer de peau esthétique à chaque nouvel opus. In This World, qui a décroché l'ours d'or à Berlin cette année, est l'occasion de se rendre compte que ce type est capable du meilleur, y compris dans un genre, le film ancré dans l'actualité, où il avait sérieusement dérapé avec le très discutable Welcome to Sarajevo (1997).

Objectif: Londres. In This World a été tourné au lendemain des attentats islamistes contre le World Trade Center. Il n'est pas inutile de le préciser parce que le film commence à Peshawar où la rue bruisse des nouvelles venues de l'Afghanistan si proche et fraîchement bombardé par les Américains. Le film, mêlant habilement do