Avec France Boutique, Tonie Marshall tente de rééditer le succès populaire de son Vénus beauté en 1999, transférant la comédie de la vitrine du salon de beauté à celle d'une émission de télé-achat. Que le film marche, c'est tout le mal qu'on lui souhaite.
France et Olivier Mestral sont un couple en crise à la tête d'une entreprise prospère qui vend toutes sortes de carrés décongélateurs, électrodes musclantes et aspirateurs-sèche-cheveux à des téléspectateurs avides. Outre l'eau dans le gaz entre les deux présentateurs vedettes, une tentative fourbe pour les lourder de la chaîne occupe l'essentiel de la trame scénaristique, prétexte à saynètes de plateaux en délire et néo-vaudeville avec peintresse sm (pour monsieur) et gigolos (pour madame).
A force d'assumer le mauvais goût, de vouloir rire sans méchanceté, de bricoler des chutes qui s'arrêtent suffisamment tôt pour ne pas porter à conséquence, Tonie Marshall finit par fabriquer un objet qui ressemble comme deux gouttes d'eau aux intermèdes télé plus ou moins navrants de Caméra café ou d'Un garçon et une fille. La seule caution cinéma qui reste tient au casting, avec Karin Viard et une surprenante Judith Godrèche, faisant ce qu'elles peuvent pour sauver le film du vidéo-gag généralisé. Quelque chose de la gaieté futile et tourbillonnante de Vénus beauté ne parvient pas à resurgir ici, sans doute aussi parce que la télé comme univers flippant en soi réclame une approche plus virulente, telle, par exemple, la Confession d'un h