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Libération
Critique

Tout Allen et le reste, «Anything Else»

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Une énième comédie psy? Pas tout à fait, grâce à quelques délires intrigants.
publié le 29 octobre 2003 à 1h36

Qu'on le veuille ou non (en l'occurrence, on le veut), l'arrivée d'un «nouveau Woody Allen» tient à la fois de la fatalité saisonnière (après la pluie, la neige), de la corvée (visite à un vieux parent scrogneugneu), et du retour éternel à la case départ : des femmes plus ou moins hystériques, des hommes plus ou moins névrosés, des bancs plus ou moins dans Central Park, et le jazz. Ce ressassement paraîtrait lassant, voire pathétique (peines de coeur chez les cartes Gold), s'il n'était ponctué de petits détails cousus main dans un film relevant par ailleurs du prêt-à-filmer. En roue libre mais les pneus crevés, Anything Else (la Vie et tout le reste) nous convient.

Certes, le fonds de commerce de l'humour juif n'est pas une première main. Mais comme Allen boxe dans la catégorie caviar, on en reprend volontiers une louche. On n'atteint pas le sommet du «Quand j'écoute du Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne» (dans Coups de feu sur Manhattan), mais «Il a commencé à m'énerver quand il a prétendu qu'Auschwitz était un parc à thèmes» n'est pas négligeable. Le comique des situations non plus, même s'il tient parfois du saut à élastique sans élastique.

Jerry Falk (Jason Biggs, ex-zozo d'American Pie) est un aspirant romancier, présentement relégué dans le gag au mètre pour fantaisistes foireux. Un idéaliste écartelé, qui plus est tiraillé par trois acteurs de sa vie : Harvey, son impresario (Danny De Vito, considérable). Amanda, sa petite amie comédienne (Christina Ricci adéquatem